Sur les produits cosmétiques, il est de bon ton d’utiliser des allégations valorisantes ! Parmi elles : « riche en », « enrichi », « avec »… suivi d’ingrédients aux mille et une promesses et vertus. ✨ Riche en vitamine E, enrichi en acide hyaluronique, avec tel extrait de plante, voilà ce qu’il est fréquent de voir sur nos cosmétiques. Mais ces allégations sont-elles bien autorisées sur les produits cosmétiques ?
Les allégations « sans » interdites
A l’opposé des allégations « avec », la plupart des allégations sans sont interdites en cosmétique. Sans paraben, sans allergène, sans perturbateur endocrinien… En effet, l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) demande aux marques cosmétiques de ne pas axer leur communication sur l’absence d’ingrédients.
Afin de contribuer à une image valorisante des produits cosmétiques, la publicité doit être essentiellement consacrée aux arguments positifs.
Règles de déontologie cosmétique de l’ARPP
Pour autant, les allégations qui valorisent les ingrédients contenus dans le produits, sont elles aussi sujet à débat.
Les allégations « avec », « enrichi en », « riche en » autorisées mais contrôlées sur les produits cosmétiques
Récemment, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a publié un article sur les allégations « avec ». La DGCCRF a relevé plusieurs non conformités, que voici :
Absence de l’ingrédient
Cela parait évident, mais pour revendiquer la présence d’un ingrédient, il doit être présent !
Parmi les cas possibles d’erreurs figurent :
- Les actifs VS parfums : on ne revendique pas un ingrédient quand seul son parfum est présent
- L’aloe vera : la réglementation exige de différencier le gel d’aloe vera pur aloe barbadensis leaf juice de l’aloe vera reconstitué. Les acteurs qui oublient « reconstitué » revendiquent par omission l’aloe vera pur, qui est en fait absent.
Ingrédient présent, mais en quantité minime
Il est malheureusement trop commun de voir des produits mettre en valeur des ingrédients ajoutés à de très faibles concentrations. La démarche trompeuse est en fait d’incorporer en toute petite quantité un ingrédient 🤏, simplement dans le but de revendiquer sa présence.
Pour rappel, les allégations cosmétiques doivent être sincères et de bonne foi. Il existe d’ailleurs 6 critères communs aux allégations : la conformité avec la législation, la véracité, les éléments probants, la sincérité, l’équité, le choix en connaissance de cause.
On comprend là que cette pratique n’est pas honnête vis à vis du consommateur et ne respecte pas la législation. 👩⚖️
Evidemment, quand il est revendiqué un pourcentage exact (par exemple 2% d’acide hyaluronique, 5% de niacinamide, 5% de glycérine…) : la concentration doit être au moins égale à ce qui est annoncé. Des dosages en laboratoire d’analyse peuvent être effectués en ce sens. 👩🔬
Ingrédient mis en valeur, mais sans effet
Quand l’ingrédient est présent en faible quantité, l’effet apporté (pourtant revendiqué) est remis en question. Il est possible d’utiliser l’argument d’un ingrédient s’il a un réel effet. Il faut alors pouvoir démontrer cet effet et se justifier quant aux allégations prônées.
Quand le produit s’approprie les qualités de l’ingrédient
Les propriétés d’un ingrédient ne sont pas celles du produit. Le produit n’ « hérite » pas des vertus d’un de ses ingrédients. Par exemple, certains ingrédients ont des propriétés reconnues : L’argile est purifiante, le beurre de karité est nourrissant… Il existe même des preuves de ces caractéristiques dans la littérature. Cependant, il est faux de dire qu’un produit est purifiant ou nourrissant simplement car il est à base d’argile ou de beurre de karité. Il faut à nouveau démontrer les propriétés du produit. Cela est évidemment lié à la quantité de l’ingrédient dans le produit.
Des ingrédients coupés pour faire baisser le coût
Certains produits témoignent bien des propriétés qu’ils revendiquent : hydratant, nourrissant, etc. Mais, pas grâce à l’ingrédient mis en valeur ! En fait, pour faire baisser le prix, certaines marques « coupent » l’ingrédient noble par un ingrédient moins cher mais aux propriétés semblables. C’est le cas d’huiles végétales précieuses, coupées avec des huiles bon marché, comme l’huile de tournesol. 🌻 Dans ce cas, c’est comme si l’ingrédient ajouté n’avait pas d’effet. Ou bien, il faut démontrer son efficacité.
Alors quelle est la quantité suffisante pour pouvoir revendiquer un ingrédient ?
En conclusion, la quantité minimale est celle pour laquelle un effet dans le produit fini a pu être constaté et prouvé pour cet ingrédient précis. Se servir de la présence d’un ingrédient comme argument de vente est possible si l’effet apporté par cet ingrédient est véridique. ✅
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