Les PFAS, plus communément connus sous le terme de « polluants éternels », sont des substances largement utilisées dans notre quotidien : revêtement anti-adhésif des poêles, textiles imperméables ou déperlants, etc.
La particularité des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) ? Elles sont bioaccumulables et se retrouvent dans l’eau, les sols et même certains aliments.
Dans le domaine de la cosmétique, leur usage reste très marginal. On estime que seulement 1,4 % des produits en contiennent volontairement (source Cosmed), principalement dans le maquillage (mascaras, rouges à lèvres, fonds de teint, poudres) ou certains soins spécifiques comme les formulations anti-âge.
L’intérêt des PFAS réside dans leurs propriétés filmogènes, antistatiques ou émulsifiantes.
La bonne nouvelle, c’est que 98,6 % des cosmétiques n’ont pas de PFAS ajoutés intentionnellement, ce qui signifie que l’immense majorité des produits du marché est déjà conforme aux attentes actuelles.
Dans certains cas, leur présence peut être involontaire car liée au processus de fabrication (eau de production, produits de nettoyage, lubrifiants des machines) ou aux emballages.

Une réglementation qui évolue
La France a choisi de prendre de l’avance sur l’Europe en annonçant une interdiction progressive et une limitation de l’ensemble des PFAS, qu’ils soient introduits volontairement ou non.
La loi du 20 février 2025 précise qu’à partir du 1er janvier 2026, il sera interdit de fabriquer, d’importer, de mettre sur le marché ou même d’exporter des produits contenant des PFAS au-delà de seuils très stricts. Les produits non conformes devront être retirés des rayons dès l’entrée en vigueur en France, sans possibilité d’écoulement vers d’autres pays européens.
Les projets de décrets publiés le 7 août 2025 précisent ces seuils :
- 25 ppb pour un PFAS mesuré individuellement (hors polymères)
- 250 ppb pour la somme de plusieurs PFAS détectés (hors polymères)
- 50 ppm lorsqu’ils incluent les polymères.
Ces limites concernent à la fois les substances ajoutées intentionnellement comme celles qui seraient présentes en impuretés.
L’objectif est clair : protéger la santé des consommateurs et limiter l’impact environnemental de ces substances. Au niveau européen, un travail est en cours pour harmoniser cette approche.

Une transition positive pour la filière
Bien que ce durcissement puisse sembler contraignant, il s’agit avant tout d’une avancée bénéfique. L’industrie cosmétique s’adapte déjà en explorant des alternatives techniques et des matières premières plus sûres.
Cette évolution va permettre d’accroître la transparence, d’harmoniser les pratiques et de renforcer la confiance des consommateurs.
L’encadrement réglementaire des PFAS est une étape logique.
- Pour les marques, c’est une opportunité d’innover et de se tourner vers des solutions plus durables.
- Pour les consommateurs, c’est la garantie de produits encore plus sûrs, dans une démarche qui fait avancer tout le secteur du cosmétique vers un avenir plus responsable.
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